Si vous voulez vous amuser un peu, lisez donc l'article que Le Monde , daté de ce vendredi 30 mars, consacre en page 17 à "l'agence Euro RSCG passe son tour pour la présidentielle" ! C'est de la haute-voltige ! En gros, voila ce qu'on nous dit :
> l'agence a historiquement toujours été très présente dans les grandes batailles électorales, en particulier au travers de Jacques Séguéla et Stéphane Fouks, certes plus souvent à gauche qu'à droite,
> cette fois-ci, elle n'y est pas : chez Sarkozy, c'est Goudard (ex-BBDO/Omnicom) ; chez Ségolène, c'est Nathalie Rastoin (Ogilvy) ; chez Bayrou, on ne sait pas très bien,
> mais elle y est quand-même car elle a conseillé les candidats "non retenus" : Séguéla et Laurent Habib ont travaillé pour DSK et Sananès pour Villepin ; et Séguéla, le conseiller de la gauche, vient d'écrire un livre co-signé avec Thierry Saussez, le conseiller des hommes de droite... Bel exercice d'équilibre ... un peu nouveau,
> et, de toute façon, c'est tout comme car l'esprit "agence" est omni-présent : après tout, Goudard, c'est le G de RSCG; et Devarrieux (les affiches de Ségolène), c'est une filiale d'Havas !
> en fait, en termes de business "mesurable", ce n'est pas grand chose, à peine 0,25% de la marge brute annuelle de l'agence (un chiffre que la journaliste n'a pas pu inventer !); mais , comme l'exercice reste "formateur", les collaborateurs sont vivement encouragés à s'engager à titre personnel...
Curieux quand-même que cet article soit si complet et qu'un seul fait (certes peu important sans doute !) en soit absent : le nouveau patron d'Havas s'appelle Bolloré... Or les gazettes racontent que les bons copains de Sarko s'appellent Arnaud Lagardère, Martin Bouygues, Serge Dassault et ... Vincent Bolloré.
Avouez qu'en terme d'exercice de contorsion, on ne guère guère faire mieux ! Le sommet de l'art "politique"... : j'y suis pas mais j'y suis quand-même ; je suis à la fois à droite et à gauche etc Et ça ressemble à s'y méprendre à ce que, entre communicants, on appelle des "éléments de langage", c'est à dire l'argumentaire diffusé aux collaborateurs si on les interroge !
Le plus étonnant, c'est que Le Monde se soit prêté à cette contorsion, certes parfaitement éxacte dans les faits eux-mêmes ! A moins qu'il ait voulu, lui aussi, s'amuser un peu ! ... au détriment d'Havas mais sans trop insister : il ne faut pas non plus énerver l'un des plus gros distributeurs de budgets de la place !
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