Coïncidence du calendrier : la même semaine dernière sort, sous l'égide du SIG, un remarquable ouvrage sur la Communication gouvernementale d'une part, se tient un déjeuner-débat de l'association Communication publique sur "Fonction publique et communication" d'autre part. Mais, curieusement, les leçons à en tirer sont diamétralement opposées !
Le livre Bleu Blanc Pub, trente ans de communication gouvernementale, signé Jean-Marc Benoit et Jessica Scale, montre à quel point cette communication s'est professionnalisée et a rejoint les hauts niveaux de création et créativité de toute la communication. Le tout est parti de l'exposition que le SIG avait montée il y a quelque temps sur le sujet. Et je connais bien Jean-Marc : dans ce domaine, c'est l'un des meilleurs ! Ce que je retiens d'abord: les campagnes qui ont le plus marqué les esprits sont celles qui, tout en étant d'intérêt public, touchent au plus près des préoccupations personnelles des Français : l'alcool, le tabac, les violences conjugales, la drogue, le SIDA, la Sécurité routière etc. Ce n'est pas vraiment une surprise! A l'inverse, dès qu'une campagne se rapproche de l'univers "politique" et "gouvernemental", cela devient plus difficile et le public ne s'y trompe pas ! A noter d'ailleurs que beaucoup des campagnes qui recueillent les meilleurs suffrages sont issues de l'INPES ou de la Sécurité routière. Thierry Saussez, le patron du SIG, a sans doute raison de vouloir se concentrer oubien sur des campagnes larges très fortes oubien sur la communication de proxilité.
Trois jours avant la sortie de ce livre, Communication Publique recevait Jean-Ludovic Silicani, le rapporteur du Livre Blanc sur l'avenir de la Fonction publique, et Jean-Robert Massimi, le DG du CNFPT.
Certes les propos étaient très interesssants... mais où diable est passée la communication ? Heureusement, un participant a fini par poser la question ! La réponse a été à la hauteur des attentes : en bref, "non, la communication n'est pas un métier ou une filière professionnelle dans la fonction publique ; elle fait partie de l'administration générale..." Le propos a le mérite d'être clair ! Et comme on nous dit que la réforme actuelle de la fonction publique mettra un bon dix ans pour se mettre en place, la reconnaissance du métier de "communicant public" n'est pas pour demain !
Certes, il est bien que, dans l'Etat ou dans les collectivités territoriales, quiconque puisse passer par la communication; il est bon et même excellent ,par exemple, qu'elle puisse attirer des Enarques qui ensuite poursuivront ailleurs leur carrière. Il est bon aussi de penser (enfin !) que la communication est partout ! Mais c'est oublier un peu vite que si la Communication gouvernementale , celle des Etablissements publics et celle des collectivités locales a fait de tels progrès, c'est bien parce que , peu à peu, s'est créée une"communauté" (pour ne pas dire un "corps") de vrais communicants professionnels !
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