Remarquable débat ce matin à l'Assemblée natyionale sur la communication gouvernementale, à l'iniative de l'AACC Corporate et du SIG. A la tribune, d'excellents intervenants : 2 anciens patrons du SIG (Candiard et de Bernardi), un représentant des agences (Robert Zarader), un sondeur (Stéphane Rozés, le patron de CSA) et,surtout, le passionnant Claude Evin auquel on doit, avec son équipe de l'époque, les premières com sur le SIDA, la loi sur la pub tabac etc. le tout très très bien animé par François Lenglet d'Enjeux-Les Echos.
Je reviendrai certainement à plusieurs reprises sur ce débat tellement il a été riche, beaucoup plus riche que bien d'autres débats antérieurs de ce type. Mais quelques premiers "consensus" m'ont nettement frappé :
1- tout le monde admet clairement aujourd'hui que, pour réformer, il faut communiquer. Ce point , pourtant évident, est un acquis récent. Certains, il y a quelques années encore, s'interrogeaient pour savoir si l'Etat (et le gouvernement) avait vraiment le droit d'utiliser l'argent public pour communiquer sur un projet non encore voté. L'exemple récent, le plus éclatant et réussi, est celui du "grenelle de l'environnement" !
2- dans ce cas, la communication doit être intégrée très en amont dans la préparation même de la décision, ce qui suppose l'implication personnelle forte des politiques. C'est en bonne voie mais ... on peut encore faire beaucoup mieux !
3- plus le vrai objectif est clair, meilleure pourra être la communication ainsi que le travail des agences ! Une évidence aussi mais pas toujours présente... Cela nécessite en particulier des Ministres qui n'ont pas peur de prendre des risques ! Et que l'on dise cairement si l'on souhaite surtout valoriser le Ministre lui-même ou faire évoluer les attitudes sur le sujet concerné...
4- sur certains sujets, la communication doit être de durée longue, très longue (exemple : le tabac, la sécurité routière, les retraites etc). Trop souvent encore on démarre une com sur un sujet puis, deux après, le ministre a changé et ... tout s'arrête !
5- la question d'actualité à 1 000 euros : comment concilier l'annonce claire et nette d'une décision politique et la communication sur l'ouverture d'un dialogue ?
A tout cela (sauf peut-être sur le dernier point !), le SIG notamment veille en permanence. Mais... il n'est pas "décideur politique" !
PS : il y avait aussi une excellente exposition sur les campagnes publiques. Espérons que, au-delà d'aujourd'hui, on pourra la retrouver ailleurs et plus longtemps !
Très intéressé par vos premièrs commentaires sur le colloque que vous nous présentez, je vous propose de lire mon modeste résumé d'un article de Laurent Wauquiez dans la revue Commentaire. http://www.lacomeuropeenne.fr/index.php?2008/01/16/99-le-point-de-vue-de-laurent-wauquiez-sur-la-communication-politique-aujourd-hui
Il y traite notamment de la manière de mener aujourd'hui les réformes en y associant très en amont la communication. Il y propose même de suivre un plan très inspiré de la pratique blairiste :
* lancer la réflexion en produisant un Livre Vert rassemblant les pistes de réflexion des experts ;
* soumettre à consultation publique par le biais d’Internet afin de connaître les avis des citoyens ;
* rédiger un Livre Blanc contenant des propositions concrètes, inspirées des apports précédents et donc issues du dialogue et de la négociation ;
* discuter au Parlement et laisser la décision finale au chef de l’exécutif.
Rédigé par : Michaël | 19 janvier 2008 à 18:24