18 millions de jouets Mattel rappelés ! Certes, la société produit des objets en masse, y compris ses toutes petites voitures ; mais, quand-même : un doute sur 18 millions d'objets, c'est énorme...
J'ai été regardé le site internet Mattel (remarquablement bien fait !) et lu aussi ce que la société écrit sur ce rappel "volontaire". Certes, c'est remarquable et "responsable" de faire ce rappel volontaire... avant que des consommateurs, des avocats en quête de "class actions" ou des tribunaux se saisissent des incidents déjà relevés. Et, en plus, avec deux sources différentes (peinture au plomb + petits aimants) et sur des produits différents ! Mais cela me fait un peu froid dans le dos quand-même et me fait, une fois de plus, penser à l'affaire Erika déjà évoquée ou au problème de la diversité chez L'Oréal traité dans ma récente note du 13 juillet : de belles déclarations corporate et... une réalité pour le moins différente !
Voilà donc une société qui revendique "une qualité et une valeur enlesquelles le monde peut avoir confiance"; qui consacre une rubrique entière de son site à expliquer que, en matière de "sécurité du produit", toutes les précautions sont prises et procédures en place depuis longtemps avec 1500 personnes qui s'en occupent; qui déclare respecter toutes les normes US et internationales; qui est fière de clamer qu'elle figure dans les "100 best corporate citizens 2007" du magazine Business Ethics (mais oublie de signaler qu'elle n'est quand-même que 92ème dans ce classement des 100 !) etc etc .
Et pourtant... , même si aucun système ou procédure n'est infaillible comme le dit Mattel et comme nous le savons bien, 18 millions de produits sont passés au travers des tests , des contrôles que l'on va parait-il renforcer alors même qu'on les annonçait déjà d'une rigueur extrême et que ce n'est pas du tout la première fois que cela arrive chez Mattel !
Une fois encore, on est obligé de constater l'écart énorme entre le discours tenu et la réalité quotidienne. Pour l'instant, personne ne nous explique pourquoi et comment cela a pu arriver UNE FOIS DE PLUS et c'est certainement trop tôt : certes, le sous-traitant chinois (le patron s'est d'ailleurs suicidé !) a utilisé une peinture non conforme qu'il a achetée à un autre fournisseur qui n'aurait pas respecter les c ahiers des charges. Mais on se demande comment était ce cahier des charges, si les composants ont été contrôlés, si chaque lot fait l'objet de tests etc etc. Que 18 millions de jouets aient pu , une fois encore, échapper au contrôle des soit-disant 1500 spécialistes qui travaillent en permanence sur la qualité chez Mattel vaut quand-même quelques explications sur le fond et pas seulement de belles promesses pour l'avenir, peu différentes des promesses antérieures !
L'important, à mes yeux, n'est pas Mattel qui s'en remettra (Total n'avait pas perdu un yota de part de marché lors de l'Erika!) et aura finalement évité que des millions d'enfants .... risquent d'ingurgiter des doses de plomb sans doute assez faibles en l'occurence ou des mini-aimants; mais cela s'est quand-même produit ! Ce qui me préoccupe vraiment , c'est plutôt l'immense ombre et point d'interrogation que cela installe sur toutes les belles déclarations de toutes les entreprises que l'on entend et lit en permanence, y compris dans les publicités !
On va certainement vanter la remarquable réactivité de Mattel et de sa communication de crise sur cette affaire ( qui se passe en plein mois d'août comme par hasard !) et on aura raison ! Mais, pour nous communicants, cela donne quand-même pas mal à réfléchir !
PS : après rédaction de cette note, de nouvelles infos commencent à émerger et... les Chinois veillent à ce que tout ne soit pas mis sur leur dos ! Si j'en crois les derniers éléments en ma possession, sur les 18 millions d'objets, seulement moins de 500 000 reléveraient de la peinture au plomb ; le reste, soit la presque totalité, porterait sur les fameux "mini-aimants". Et là, la responsaboilité ne serait plus celle du fabricant chinois mais, bel et bien, la conception mê^me du jouet par Mattel. Si les choses sont véritablement ainsi, cela pourrait signifier que l'entreprise a "amalgamé" les deux sujets afin de "diluer" ce qui serait de son ressort à elle. J'ose à peine imaginer ce scénario. Et, dans ce cas, ce serait véritablement une bien mauvaise gestion de crise car "on est toujours rattrappé par la vérité"...
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