Dans le dernier numéro du Monde 2 (que je continue à ouvrir malgré son manque d'intérêt !), je trouve, encartée, une "brochure" signée McDonald titrée "comprendre l'époque, faciliter le quotidien". Tiens... qu'est-ce que ça vient donc faire avec Le Monde 2 ?
Je regarde : jolie maquette, jolies photos, des thèmes et des titres "dans le vent" : McDo capte l'époque, Bien dans la ville, Bien dans le rythme, Bien entouré, Bien dans l'époque... Intéressant !
Je lis ou, du moins, j'essaye : pas vraiment pour moi, car écrit petit ! Beaucoup de texte ! Mais, je continue... Beaucoup de choses vraies même si elles sont peu connues : mobilier design, bon ! McDo fait des façades respectant mieux l'environnement de la ville, bravo ! on peut aller chez McDo à n'importe quelle heure, on savait ! Internet y est gratuit, bravo pour mieux attirerles jeunes ! Diversité, ça on savait ! etc etc
L'affaire se corse sur la nutrition : évidemment, le mot obésité n'apparaît pas; mais, que lit-on au fil des pages ? >>> ""eau minérale gazeuse et bâtonnets de carotte pour les enfants ont fait leur entrée dans les restaurants"(page 25); à propos de l'exercice physique : "aucun fast-food n'est responsable des heures passées devant la télé" (page 28)... ,"offrir des menus diversifiés et adaptés ne suffisait pas, c'est pourquoi presque tous les restaurants sont équipés d'une aire de jeux" (page 28)... etc
De qui se moque-t-on ? Des lecteurs du Monde 2 en l'occurence ? Cela me refait penser à ce que j'écrivais il y a peu sur la campagne de Coca-Cola : oui, certes, il faut communiquer sur les choses positives mais, à vouloir trop en faire et à tout utiliser pour montrer que l'on est vraiment bien, on finit par friser le ridicule !
Je n'ai évidemment pas la solution; mais, quand José Bové s'est attaqué à McDo, il ne se trompait pas : il ne visait ni la marque, ni son "design" mais bien plutôt un symbôle d'un type de société et de consommation qui déclenche simultanément attirance et rejet... Cela, ce n'est pas, même si c'est bien, avec quatre carottes posées dans un verre que l'on va le résoudre !
1000 fois d'accord avec vous mais, tout de même, comment expliquer qu'en France le saccage d'un MacDo n'en a pas entamé l'image de marque quand, en Italie, une manifestation (la première, mais quelle première !) de Slow Food en 1986 contre l’ouverture d’un Mac Do sur la Place d’Espagne à Rome a durablement installé ce nouveau mouvement dans l'environnement gastronico-culinaire italien puis mondial ! N'en déplaise à notre orgueil national, Carlo Petrini ou Jamie Oliver surpassent José Bové en efficacité contre la malbouffe !
En France, la lutte contre la "fracture gastronomique" chère à M. Onfray est - en réalité - anecdotique. Et ce ne sont pas des mentions menaçantes sur les publicités pour biscuits gras qui vont changer grand'chose.
Les grands de la restauration collective et de la restauration industrielle se paient des chefs pour leur image : s'ils l'acceptent, à nous de les convaincre de passer d'un acte de com' anecdotique à un choix stratégique...
Rédigé par : Hervé | 09 janvier 2007 à 23:02