Une élève de mon cours de Master2 à Censier sur " Connaissance des media et relations presse" me demandait hier à juste titre pourquoi les media sont systématiquement négatifs, pessimistes et "dramatisant" ? Cela m'a rappelé que Thierry Saussez (ex patron du SIG) a fait un livre sur ce thème...
La question est évidemment plus que pertinente... Ainsi, sur un sujet de notre quotidien, Le Monde d'hier soir , à propos de la généralisation du tiers payant, titrait " Le tiers payant en partie invalidé"...Et pourquoi pas l'inverse puisque le Conseil Constitutionnel en a validé la partie Sécurité Sociale et que, après l'adoption même partielle, cela représentera déjà un réel progrès pour beaucoup de Français....?
Ma réponse à mes élèves fut tout bêtement que les media considèrent qu'un échec, un drame, un deuil etc fait plus "vendre" que l'inverse, c'est à dire les nouvelles positives : si tout va bien, pourquoi s'informer...? Mais cette réponse est probablement un peu simpliste car, vraisemblablement, bien d'autres raisons s'y mêlent ; par exemple, le journaliste (et son media) se valorise nettement plus en se montrant "critique" et risque moins d'être accusé de complaisance...
Le même phénomène se reproduit systématiquement sur tous les sujets. Et on retrouve bien ici la disparition de la dimension "analyse". Si l'on pense à des tas de réformes récentes ( le statut des taxis, les professions libérales etc), on oublie là que c'est une méthode certes chère à notre Président même si elle est sans doute inévitable : 1- on annonce une réforme ambitieuse - 2- les professionnels concernés se mettent à hurler...3- on fait semblant de faire en partie machine arrière etc etc. Mais ,au bout du compte, on aura bien fait avancer les choses alors que les media hurlent à l'échec de la réforme...
A un moment où l'on évoque beaucoup ( voir mon blog précédent) la perte de crédibilité des media qui rejoint celle des politiques ! , ceci mérite débat et réflexion.
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