Les résultats de la dernière enquête Opinionway pour le très sérieux CEVIPOF de Sciences Po (vague 7 de janvier 2016) sont plus qu'inquiétants pour les media : le pourcentage de ceux qui ont très confiance ou plutôt confiance en eux n'est que de 24%, juste avant ... les partis politiques ! Et nettement derrière ... même les banques (29%) ou les grandes entreprises privées ( 43%) ou la si décriée "institution présidentielle" (35%) ! Les media sont surtout très en retrait du 30%, déjà peu glorieux, d'il y a un an ... -alors même que les événements 2015 auraient du les pousser en avant !
Je crains fort, à l'évidence, que la "course aux contenus" dans laquelle ils se sont quasi tous engagés ne les servent guère. On voit bien , en prenant notamment l'exemple des attentats ou de la déchéance de nationalité, qu'ils contribuent de plus en plus à créer de l'anxiété, du désintérêt ou ... de la cacophonie et que cela ne sert guère la confiance en eux .
Quelques exemples récents :
- lors de l'ouverture en décembre d'un procès relatif à un attentat antérieur, une chaine d'info TV bien connue s'est mise à repasser des images des "faits". Quand on sait que cette chaîne est largement regardée sans écouter ou entendre le commentaire, le téléspectateur (dont j'étais) en déduisait qu'un nouvel attentat venait de se produire...>> anxiété !
- un grand quotidien national consacrait , il y a peu, une page entière à de nouvelles "révélations" sur l'emploi du temps de Coulibaly les fameux jours de Charlie. Est -ce vraiment de ce genre d'infos dont nous avons encore besoin... ??? >> désintérêt !
- Quant à la déchéance de nationalité, ... on entend en permanence tout et son contraire sans grand recul ou réflexion ! >> cacophonie !
Heureusement, il y a quand-même, eu (et parfois chez les mêmes !), à l'occasion des "Hommages 6 janvier" ,de nombreuses réflexions mais émanant de sociologues ou philosophes sur les maux profonds de notre société qui mènent certains jeunes à la "radicalisation" . C'est moins spectaculaire et plus aride mais nettement plus important...
Un grand nombre de nos grands media sont suffisamment anxieux sur leur santé financière pour qu'ils se penchent en profondeur sur cette "perte ce crédibilité"...
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