Je suis, cette fois-ci, d'accord avec Jean-françois Kahn sur "l'horreur médiatique" (titre de son dernier livre) et ses propos de ce matin (sur France Inter) sur l'"hystérisation médiatique" et "l'emballement médiatique", même si, dans le passé, il a lui-même parfois contribué à cette "hystérisation"...
Ce climat ne fait que s'accentuer au fil du temps et ce qui se passe en ce moment sur l'affaire des "écoutes téléphoniques" de Nicolas Sarkozy est particulièrement frappant !
Certes, le gouvernement s'est, une fois de plus, emmelé les pieds dans sa communication entre Mme Taubira, le Premier ministre, l'Elysée et (?) Manuel Valls. Certes, les amis de Mr Sarkozy ont remarquablement surfé sur tout cela pour crier au scandale et à la victimisation et un bon paquet d'avocats s'y sont mis aussi !
Mais enfin, si j'écoute bien les experts et juristes "indépendants" (par exemple hier soir sur Inter au "Téléphone sonne") que tout journaliste pouvait aisément consulter, tout cela s'est plutôt passé "normalement" :
- il ne fait aucun doute que Mr Sarkozy n'est plus Président et qu'il est redevenu un "citoyen normal",
- le juge semble bien avoir respecté les procédures,
- Maître Herzog ne semble pas avoir été "écouté",
- quand on "écoute quelqu'un", on ne peut pas savoir par avance sil la conversation va être avec son avocat ou une autre personne et, de toute façon, les interlocuteurs ne se "nomment" pas forcément en début de conversation...
- et, en plus, il semble bien que les suspicions du Juge soient fondées...même si elles ne sont que des suspicions.
Et voilà ! Malgré tout cela, les media "s'emballent", foncent dans tous les pièges ou les erreurs des interlocuteurs de tous bords dans un bruit indescriptible ! Est-ce vraiment leur rôle ? Je croyais que les journalistes était là certes pour collecter l'information, essayer de la vérifier et,surtout, la mettre en perspective !
Je sais bien que la presse souffre et a besoin de reconquérir du public. Je sais bien que la presse est engagée dans une course de vitesse entre les media traditionnels, leurs sites internet les fameux "réseaux sociaux". Mais tout cela ne va guère arranger la confiance que le public met dans ses media. En agissant ainsi, la presse n'est-elle pas en train de creuser elle-même un peu plus ses propres tombes ?
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