France-Soir vient de s'éteindre, à tout le moins dans sa version papier. Un journal qui meurt, c'est toujours un peu d'expression et donc de démocratie en moins....
Et pourtant, France Soir, au fil des années et même des décennies n'avait fait que décliner après la mort de Pierre Lazareff. Depuis, personne parmi les propriétaires successifs n'a retrouvé le souffle, la formule adaptée à une nouvelle époque alors que, par exemple, Le parisien, même s'il a aussi des difficultés, a su repartir plusieurs fois de l'avant.
J'avais rencontré une fois Lazareff ; et l'entretien avait duré quelque deux minutes..., mais des minutes qu'on n'oublie pas ! J'étais jeune journaliste dans le groupe Hachette et on m'avait confié la préparation et la rédaction en chef d'un concept entièrement nouveau : un magazine mensuel économique européen publiant les mêmes enquêtes en quatre éditions (français, anglais, allemand et italien). Et, à l'époque, il n'était pas question de créer un nouveau journal chez Hachette sans la bénédiction de Lazareff ! On m'avait donc traîné dans son bureau ! Ma bénédiction a duré deux minutes ...et le magazine (Vision) une dizaine d'années ! Mais ce fut un des plus grands "tracs" de ma vie professionnelle !
Un peu plus tard, quand je me suis retrouvé rédacteur en chef de J'Informe, avec Joseph Fontanet, j'avais embarqué dans l'aventure un bon paquet d'anciens de France-Soir, des sacrés pro de l'info et de l'actualité avec leurs quelque huit éditions quotidiennes ! Au point qu'un jour, m'étant absenté 48 heures pour participer au vol inaugural du Concorde sur New-York, ils ont décidé de faire une édition spéciale de J'informe parce qu'un fou avait tenté d'enfoncer avec sa voiture le portail de l'Elysée qu'occupait alors Giscard ! Clairement, cette édition spéciale n'était pas vraiment du style de J'Informe... Mais, vive l'info ! Là-dessus, ils avaient raison... Et, quand un journal meurt....
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