L'Association Communication Publique, que préside Bernard Emsellem, avait récemment invité Raymond Soubie à s'exprimer lors de son assemblée générale. Quand un homme de cette qualité et de son expérience - celle d'abord du très haut fonctionnaire puis du communicant puis du plus "politique" à l'Elysée - s'exprime sur le thème " Diriger, transformer, communiquer", cela mérite la plus grande attention.
Voici, en substance, quelques idées notées au fil des propos ( et qui ne sont en aucun cas des citations) qui m'ont particulièrement intéressées :
- les Français croient que les politiques ont beaucoup de pouvoir... La réalité est bien différente....
- la parole des dirigeants est dévalorisée, y compris celle des journalistes. Car beaucoup d'entre eux ne sont pas nécessairement exemplaires ; de plus , la différence est souvent importante entre leurs actes et leurs paroles. dès lors, pour être entendue, leur parole doit être de plus en plus étayée.
- l'écart est souvent immense entre les réalités et leur perception par les citoyens . Les exemples : le pouvoir d'achat, les inégalités réelles, le logement etc
- les relations avec les media ont été profondément transformées : tout est devenu transparent; l'"omerta" n'existe plus et cela entraîne la langue de bois ; le buzz est permanent.
- beaucoup de décisions sont prises sous la pression de l'immédiateté ... Mais, qu'en est-il après ?
- face à une réforme, le rôle des politiques et des communicants est de faire émerger le positif et d'anticiper en permanence ce qui peut ou non se passer, les adversaires ou ceux à convaincre, les arguments des opposants, toutes les informations utiles en temps réel. Il s'agit, de fait, d'une démarche scientifique.
- la communication est au service d'un projet ou d'une cause. On ne peut sauver cette cause par la seule communication...
Voilà de quoi méditer... et enrichir nos manuels de crise en matière de communication publique !
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