Le DG de PSA était ce matin l'invité de France-Inter. Par rapport à la "crise", cela s'imposait et le journaliste ne l'a pas ménagé... Le DG avait été très très bien préparé : manifestement, il avait, avec ses équipes, "anticipé" un certain nombre de questions difficiles et travaillé ses arguments...
Le problème, dans ce genre de situation, c'est que, à vouloir s'en tenir au discours préparé, on peut finir par ne plus être crédible du tout ou à, de fait, "communiquer" le contraire !
Deux exemples :
- à la question sur la délocalisation, sa réponse fut ,en substance : "la totalité de nos moteurs sont fabriqués en France". Sûrement éxact. Le problème se complique quand un auditeur lui demande quelle est la part de main d'oeuvre dans le moteur par rapport au coût total de main d'oeuvre d'une voiture... Là, la réponse devient nettement plus évasive, incertaine, floue, pour ne pas dire fuyante !
- à la question, plusieurs fois répétée par l'animateur, sur la fermeture éventuelle de l'usine d'Aubervilliers, la réponse fut, en substance : "nous n'avons aujourd'hui aucun plan de fermeture ni pour aujourd'hui ni pour demain". Je le crois sincère ... dans certaines limites. Car, quand le journaliste lui demande de répondre clairement par oui ou par non, ... le voilà qui s'échappe et repart dans... Bref, tout le monde a compris ce qu'il ne voulait évidemment pas dire : non, on ne va pas officiellement "fermer" l'usine, mais ... on procédera autrement, plus en douceur, probablement en n'embauchant plus et ... en laissant mourir !
Conclusion : à trop vouloir "habiller" les choses avec des arguments soit-disant "rationnels" et bien "préparés", on finit par supprimer toute spontanéité et on casse totalement la crédibilité, y compris sur tous les autres sujets abordés ! Et on laisse penser que l'on prend les auditeurs pour des imbéciles ! Dur, dur !!!
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