Il y a une forte similitude entre ce qui se passe du côté de la Société Générale d'une part et l'affaire de l'UIMM et l'indemnité de M. Gautier-Sauvagnac d'autre part ! Et Madame Parisot est bien mal à l'aise !
Tout se passe ainsi comme si certains dirigeants du monde économique et des affaires n'avaient pas pris acte de plusieurs mutations de notre temps :
1- à l'heure du web et d'Internet, c'est une banalité, plus rien - je dis bien plus rien - ne peut rester longtemps caché. Et même les media qui, il n'y a pas longtemps encore, savaient parfois des choses sans les dire, ne peuvent plus attendre de peur d'être dépassé . Même un quotidien comme Les Echos que l'on ne peut accuser d'être hostile au modèle économique ambiant est obligé aujourd'hui d'égratigner de plus en plus s'il veut garder sa crédibilité !
2- des lois et régulations nouvelles sont sans cesse introduites pour promouvoir plus de clarté, de transparence, de "morale" : tout comme la justice (et la justice financière), les AMF, Autorités de concurrence, CNIL et autres font le travail pourlequel elles ont été créées.
3- L'opinion, y compris les gens favorables dans son principe à notre modèle économique et social (les classes moyennes, les dirigeants de PME surlesquels on table tant, les cadres, des fonctionnaires) , dès lors qu'ils savent, ne supportent plus les excès et débordements de ce même système, de Clearstream à l'UIMM en passant par la S.G, EADS et Noel Forgeard et bien d'autres. Et il est faux de penser que le veuf de Carpentras ne s'intéresse pas à tout cela : il ne suit peut-être pas les choses dans le détail mais l'addition de tout finit par le troubler...
Au milieu de tout cela, on voit bien le grand écart que doivent faire Laurence Parisot et certains dirigeants quand ils prennent la parole :
> sur la Société Générale, elle a raison de dire que ce n'est pas le boulot du Président de la République de demander le licenciement de Daniel Bouton à la place du conseil d'administration . Et, simultanément, en ne démissionnant pas, Bouton rend un très mauvais service au monde de l'entreprise.
> sur l'UIMM et les indemnités de départ de DGS, on comprend bien qu'il faille respecter les contrats et que, de plus, il a agi au nom de l'UIMM et de ses adhérents. Simultanément, l'opinion peut être choquée de ces modalités de départ alors même qu'il est soupçonné d'"abus de confiance"... Quelques heures à peine avoir écrit ce blog, j'entends que Laurence Parisot a décidé de sortir de ce grand écart en s'élevant clairement contre ces indemnités. Bravo !
Alors ? Comment prendre le problème ?
Peut-être d'abord en le prenant dès l'amont, au moment de l'embauche et du contrat des dirigeants. Il est normal que quelqu'un qui a d'énormes responsabilités et prend un risque personnel ait une forte rémunération ; il est normal que, s'il est licencié alors qu'il n'a commis aucune faute et a tout simplement "déplu" ou n'est plus adapté à la stratégie ou au contexte, il soit indemnisé. Mais qu'il parte avec un "pactole" aussi si sa société plonge, s'il y a un scandale ou si sa gouvernance a été insuffisante....voire ! Surtout si l'on additionne salaire + stock options + Indemnité + retraite chapeau etc etc
Je sais d'avance ce que Madame Parisot va dire : dans un monde de concurrence, nous devons attirer les meilleurs managers internationaux et donc... ëtre aux normes internationales... Plaisanterie; j'y reviendrai ultérieurement !
Certes, je déborde largement là le domaine de la communication, mais ... on ne fera jamais une bonne pub pour un mauvais produit !
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