Je repense, avec un peu de recul, à toute cette affaire des infirmières bulgares et de la Libye ! Car, pour moi, c'est typiquement une erreur de communication qui va à l'encontre de toutes les règles de base de ce que nous appelons la "communication de crise".
Mon interprétation est ainsi la suivante, à la lumière de ce que je lis et entends :
> sur le fond, les choses me paraissent assez claires, simples, logiques et normales : depuis plusieurs années, la France discute de gros contrats de nucléaire civil, d'armements etc avec la Libye vis à vis dela quelle les embargos ont été levés depuis 2004 ; mais, c'est vrai, c'est plus qu' ennuyeux, si ce n'est impensable, pour les Européens de signer de tels contrats en plaine affaire des Infirmières. Alors Sarko voit la possibilité de faire d'une pierre deux coups (si ce n'est plus) : la France a des rapports proches avec la Libye; Claude Guéant, comme directeur de cabinet au Ministère de l'Intérieur, connait bien le chef des services secrets libyens avec qui il a travaillé sur les sujets du terrorisme ; la Libye préfère traiter avec un pays qu'avec une institution et , en plus, ce pays est celui qui peut lui fournir les contrats dont elle a besoin... Ajoutons à cela que l'émir du Qatar et sa femme étaient, le 14 juillet, sur la tribune présidentielle à Paris...Tous les éléments sont réunis.
> la querelle sur le rôle de Cécilia est une fausse querelle car elle était avec Guéant; de plus, tous les Présidents français ont régulièrement choisi les émissaires "civils" qu'ils voulaient; alors, pourquoi pas Cécilia puisqu'il s'agissait , sur des sujets où l'on ne peut pas tout écrire ou signer, de créer une vraie confiance vis à vis du Président français ?
Tout cela est clair, logique et n'a strictement rien de déshonorant , au contraire !
Dès lors, c'est "la com" qui a tout troublé : certes, il n'y a là aucun "lien direct", écrit et contractuel entre la libération des infirmières et les contrats; mais... c'est jouer sur les mots ! En communication de crise (la communication politique ou gouvernementale est de la quasi com de crise permanente), nous savons que la règle intangible est de ne jamais donner une version erronée, tronquée ou interprétable ! Mieux vaut répondre "je ne sais pas" ou "je ne peux rien dire pour l'instant, je m'expliquerai le moment venu". La version ci-dessus (je suppose proche de la vérité) était parfaitement acceptable par les medias et l'opinion publique.
A vouloir trop en faire et ne pas suivre quelques règles simples, on finit par s'emmêler les pieds même lorsqu'on est Président de la République ! C'est peut-être le risque majeur qui guette Sarko.
vous voulez sans doute parler de la Libye, et pas de la Lybie!
Rédigé par : Chrisos | 14 août 2007 à 13:30