Le dernier numéro de Challenges - à mes yeux le meilleur magazine business actuel sous l'impulsion de Vincent Beaufils - consacre sa couverture au phénomène des LBO. C'est un sujet que je connais bien car je le suis depuis plusieurs années pour l'un de mes clients préférés ! Or, on est là, typiquement, devant un cas d'école de "pédagogie" et d'information économique de l'opinion.
Certes, comme dans tous les métiers et toutes les activités, il y a des "râtées" et des "moutons noirs". Mais, globalement, l'émergence du Private Equity est l'un des phénomènes les plus intéressants et les plus positifss du capitalisme intelligent moderne : c'est l'une des voies les plus prometteuses de financement du développement des entreprises récentes, petites ou moyennes ainsi qu'une façon formidable de réveiller de vieilles filiales endormies au fin fond d'un grand groupe ! Et cela, au bénéfice de tous : les investisseurs (finalement vous et moi au travers des fonds de retraite et de pension), les dirigeants des entreprises, l'ensemble du personnel qui bénéficie du dynamisme retrouvé ou accéléré de l'entreprise et ... les clients !
Or on assiste à un triple phénomène d'opinion :
> tout le monde mélange allégrement tout, en particulier les Hedge Funds totalement spéculatifs et le Private Equity ; heureusement, Claude bébéar y a mis bon ordre dans une interview récente des Echos.
> on érige, comme souvent ( la presse en tête!) les exceptions et les râtées en exemple généralisable alors que, dans un bon 90% des cas, le mécanisme fonctionne à la satisfaction de tous !
> les politiques se croient obligés de "hurler avec les loups", s'emparent du problème et ne se sentiront "quittes" et "responsables" que lorsqu'ils auront trouvé le moyen de légiférer sur le sujet pour montrer qu'ils font bien leur travail, au risque de couper les ailes ou de freiner l'un des facteurs aujourd'hui les plus dynamisants de notre économie !
Certes, il y a sûrement des choses à améliorer, par exemple de bien veiller à ce que l'ensemble des salariés de l'entreprise concernée soit partie prenante de la valeur ajoutée créée ; et il est normal que les syndicats se penchent sur le sujet ! Mais le mouvement est déjà en marche depuis longtemps : Challenges cite le cas spectaculaire de Linedata Services où, lors du LBO, la totalité des salariés présents ont été impliqués.
Comme dans beaucoup de cas de ce genre, il y a beaucoup de pédagogie à faire : elle incombe aux professionnels et dirigeants des entreprises concernées mais aussi aux journalistes eux-mêmes... Et ce n'est pas le merveilleux gadget du Comité de pédagogie économique de Thierry Breton qui fera le travail à la place des autres !
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