Derrière la bataille que mène à juste titre le gouvernement ( voir aussi la récente tribune vigoureuse d' Emmanuel Macron dans Le Monde) sur le vote double pour les actions conservées plus de deux ans, il y a , à l'origine, un problème de communication financière....
La législation boursière française ( et celle d'autres pays) oblige les entreprises cotées à publier des résultats trimestriels...Et, depuis longtemps, j'entends la plupart des patrons du CAC 40 ( Bébear en tête à l'époque !) s'en plaindre. Car, s'ils veulent éviter la spéculation excessive sur leurs titres, il leur faut veiller à ce que leurs résultats "à trois mois" soient recevables. Et, dès lors, pas question d'entamer des réformes ou des investissements de fond et de compétitivité qui, dans un premier temps, risquent de diminuer leurs résultats car ne pouvant produire des effets que dans la durée.
D'où la solution adoptée par de nombreux pays de privilégier les actionnaires qui s'engagent à garder leurs actions dans la durée, en l'occurence deux ans ! Et c'est ce que permet la loi française... à condition que cela ne soit pas refusé par l'assemblée générale de la société. D'où l'offensive de l'Etat chez Renault...
La bataille du gouvernement est donc totalement justifiée, même si, dans le passé, il n'a pas toujours cherché à y jouer son rôle d'actionnaire important. Et , dans l'hostilité de Carlos Ghosn sur ce projet, on en arrive à se demander si, de fait, celui-ci ne cherche à protéger en premier lieu son pouvoir personnel et, plus encore, ses rémunérations qui sont les plus élevées des patrons français, d'autant qu'il les cumule ( et les double !) avec celles qu'il perçoit de Nissan...
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