Les principales organisations professionnelles agences et annonceurs viennent de publier ensemble une "charte" des appels d'offres. Même si c'est un vieux serpent de mer et que c'est la xème initiative de ce genre, elle est plutôt bien faite et, surtout, vise à engager un processus à la fois "d'adhésion" et de mise en oeuvre. A voir maintenant si les annonceurs vont suivre et ... appliquer ! On peut voir tout cela sur le site www.labellecompetition.fr qui est clair et bien fait , ce qui est évidemment la moindre des choses émanant de l'ensemble des professionnels de la com...
Les critères divers, qui n'ont rien de bien nouveau, sont regroupés en trois parties : Transparence , Responsabilité et Sincérité. Deux d'entre eux me laissent un peu hésitants :
> l'annonceur devra donner le nom des agences consultées : ayant été patron d'agence, je comprends bien cette demande ; les agences ont besoin de savoir contre qui ( et avec quelles armes) elles se battent. Mais cela pose deux sortes de problèmes : cela encourage les éventuels "arrangements" entre agences ( qui, certes, n'existent pas..); et, surtout, cela amène à raisonner et proposer une réponse stratégique ou créative en tenant compte de ce que l'on connait des agences concurrentes et de leurs créatifs et non pas du seul brief de l'annonceur... Mais, au bout du compte, tout le monde se croise tellement dans ce métier que, même si on ne donnait pas les noms, cela se saurait très vite ! Alors, .. autant les donner !
> par souci d'égalité de traitement entre concurrents, la charte demande des "briefs simultanés"... Je comprends bien ce souci mais, ayant pratiqué cela des deux côtés, je ne partage pas ce point de vue. Dans un brief simultané, les agences hésitent à poser les questions qui risqueraient de mettre un concurrent sur la piste qu'elles ont en tête. Je préfère faire confiance à l'annonceur pour respecter cette égalité comme cela se passe dans les marchés publics lorsqu'il y a un Dialogue compétitif. De plus, dans la mesure où une compétition se déroule généralement en plusieurs phases de présentation séparées, autant être plus efficace et commencer tout de suite...
En principe, cette charte ne s'applique pas aux marchés publics que je connais bien. Et c'est normal car, à quelques détails près, les procédures de marchés publics répondent obligatoirement aux différents aspects de la charte. De ce côté là, les progrès devraient plutôt porter sur l'allégement des procédures : paperasse multiple et bordereaux de prix unitaires "complexes" en premier lieu. Du travail pour les "simplificateurs" publics.
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