Ce qui vient de se passer à propos de la "théorie" du genre à l'école et sa fausse rumeur pose toute une série de questions nouvelles sur notre façon d'aborder la communication de crise :
- en premier lieu, cela montre que la meilleure parade à une crise, c'est, comme toujours, de l'avoir anticipée et donc d'informer largement et clairement très en amont ; manifestement, le sujet a été sous-estimé alors que cela venait après l'affaire du mariage pour tous et la radicalisation d'une frange de l'opinion sur tous les sujets touchant à la famille. Sur cet aspect, le Carnetsdecom de Corinne Dubos récemment publié est bien utile ( www.carnetsdecom.com)
- ce qui est très nouveau, c'est que des groupes militants de petite taille puissent , sans se faire remarquer, monter une telle opération qui prend peu à peu une dimension nationale active et opérationnelle : de pétitions en réunions, de courriers en SMS etc. Or, les responsables disposent de nombreux outils de "veille" mais...de telles méthodes échappent apparemment à la veille internet/réseaux sociaux, à la veille "media" , aux sondages ou aux alertes remontant du terrain et des préfets ; et il n'est même pas certain que l'on soit à même aujourd'hui de "croiser" ces différentes remontées, surtout lorsqu'il s'agit de "signaux faibles"....C'est donc clairement une réflexion nouvelle sur la veille d'opinion qui doit être menée.
- la phase finale de la mobilisation a pris la forme d'une "communication de proximité" , par voisinage, sortie d'école ou SMS... C'est là une des immenses faiblesses de tous les dispositifs de com. actuels alors que c'est sans doute l'un des plus crédibles. Et certains expliquent même la méfiance croissante, pour ne pas dire le rejet, des Français à l'égard des politiques de tous genres par cette absence criante de com. de proximité.Les politiques et responsables de tous niveaux ( y comprisles communicants) ont-ils vraiment une présence active, ouverte et réceptive sur le terrain ? Là aussi, cela mérite une réflexion en profondeur , surtout à l'approche des élections municipales et, l'année prochaine, régionales.
Bref, du pain sur la planche tous azimuts !
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