Je me demandais, ces jours derniers (voir mes deux précédents blogs) pourquoi les media rendaient si mal compte des projets et débats économiques en cours. Il y a peut-être , à la réflexion, plusieurs raisons complémentaires :
1- les grands media (qu'ils soient audio-visuels, presse quotidienne ou presse hebdo) cherchent de plus en plus le sensationnel, ce qui fait vendre, donc "ce qui coince"... Il suffit de regarder la série récente des couvertures de L'Express, du Point, de L'Obs ou de Marianne !
2- Les "événements" économiques" importants sont de plus en plus du ressort de l'Elysée ou de Matignon ( le rapport Gallois ou le "pacte compététitivité" notamment°. Ils sont donc couverts en priorité par les "accrédités" qui sont forcément là des journalististes politiques. Ce qui les intéresse , c'est donc l'aspect politique : ainsi, le soit-disant "reniement" socialiste sur la TVA et non l'ensemble des 35 mesures du pacte....C'est un aspect que les communicants publics ne prennent pas suffisamment en compte, surtout quand cela tombe en même temps que les élections américaines !.
3- Il y avait à une époque un certain nombre de "grands" éditorialistes économiques : des Boissonnat, Drancourt, Priouret, Drouin,Fabra etc puis, ensuite, des Michel Garibal et quelques autres. Ils n'étaient pas intégrés aux rédactions des grands media et jouissaient ainsi d'une forte indépendance. Aujourd'hui, chaque rédaction a son ou ses journalistes économiques et ils sont donc "noyés" dans la masse . Et, à part un Jean-Marc Sylvestre ou le tout "nouveau" François Lenglet, on ne peut pas citer grand monde au-delà des Philippe Escande ou Eric Le Boucher aux Echos. Quant à un Nicolas Beytout ou un Eric Izraelewicz, ils ont trellement bien réussi qu'ils sont devenus ... directeurs de journaux !.
Conséquence : quand on veut du "solide" , on fait appel à l'un des membres du "Cercle des Economistes" ; ceux-ci sont certes sérieux et compétents mais ils se passionnent plus pour la dette, l'endettement ou l'euro que pour les failles immenses de notre système de formation professionnelle et de son financement ; qui plus est, beaucoup d'entre eux, on le sait, sont membres de conseils d'administration de sociétés du CAC 40 ou rémunérés comme consultants par des banques ou d'autres grands organismes. On ne scie pas la branche....
Bref, additionnez tout cela, secouez bien et on arrive au résultat actuel ! Il faudrait peut-être lancer une "campagne" pour revaloriser la place des journalistes économiques....
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