Très bon papier de Thierry Herrant de Publicis Consultants, dans Stratégies du 18/10, intitulé : " Les Pigeons, symbole de la fracture entrepreneuriale française".
J'ai de plus en plus le sentiment que l'on se trompe complètement ( et les media les premiers) quand on dit que les Français ( et le Gouvernement actuel) n'aiment pas les entreprises.... Certes, sur l'affaire fiscale des plus values mobilières, il y a eu erreur et précipitation ; mais le fait même que cela ait été corrigé aussi rapidement me semble, au contraire, un signe positif. Après tout, quel dirigeant, nouveau aux commandes, ne commet pas d'erreur ; sans parler de ceux qui sont rodés et en commettent quand-même( cf la baisse de la TVA sur la restauration !).
Pour Thierry Herrant, cette affaire est plutôt "la preuve irréfutable d'une prise de pouvoir des réseaux sociaux" . Et il remarque que le thème de l'entreprise rassemble la quasi-totalité de la société française : toutes les enquêtes montrent le très fort attachement de chacun à "son" entreprise, y compris chez les jeunes qui en attendent beaucoup ( quitte à voir ensuite leur motivation décliner au fil des années). Et les réactions des salariés se trouvant face à une fermeture ne sont pas seulement liées à la crainte de se retrouver sans emploi ; elles sont aussi le reflet de cet attachement.
Lors de la "reculade" du Gouvernement, les media se sont surtout attachés au fait même de cette reculade et non à son contenu, montrant par là que, eux aussi, sont plutôt favorables aux entreprises. Alors même que certaines organisations professionnelles se sont précipitées pour enfoncer le clou de leurs revendications.
En réalité, les Français, Gouvernement compris, aiment les entreprises et les entrepreneurs et il ne faut pas les confondre, comme le dit Thierry Herrant, avec les "riches"( ou, du moins, un certain nombre d'entre eux qui font quelquefois un étalage un peu choquant de leur façon de vivre ou de dépenser) ou certains "patrons". La plupart des media eux-mêmes tombent dans ce piège. Et, sur le fond, faut-il être vraiment choqué par l'idée que le capital doit être proportionnellement autant taxé que le travail, une fois pris en compte certains aspects qui vont dans le sens de l'intérêt général ? Et on oublie aussi un peu vite que beaucoup de "créateurs" d'entreprises le font d'abord pour l'envie d'entreprendre et de créer ou leur besoin d'indépendance.
Finalement, l'affaire des Pigeons se révélera sans doute bénéfique si elle permet à tous de mettre un peu d'ordre et de réalisme dans la fameuse "image des entreprises"...
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