Libération d'hier consacre sa Une et un intéressant dossier au thème "la transparence, jusqu'où ...?" à l'occasion de la sortie du livre de Jean Quatremer titré "Sexe, mensonges & medias"... Jean Quatremer est le journaliste qui, sur son blog, avait le tout premier osé parler du comportement de DSK vis à vis des femmes avant même ses premières "aventures" de Washington. Et parler "transparence", c'est évidemment parler "communication"...
Le dossier est à 90% consacré à la transparence ... (ou non) de la vie privée des dirigeants et responsables politiques. Problème certes important.
Mais il me semble que, en termes de transparence, ce n'est de loin pas le seul : on a ainsi vu récemment émerger celui de la transparence des rémunérations ( celle des PDG, celle des ministres, députés ou président de la république ou celle... du patron de Sciences Po ). Le débat a aussi été ouvert sur les conflits d'intérêts des hommes politiques ou hauts fonctionnaires et leurs mandats multiples. Mais il y a une transparence dont, en France, on parle beaucoup moins , c'est celle des conflits d'intérêts dans la vie économique de tous les jours ....
Le sujet a quand-même pointé le nez à propos des banques ainsi que, lors de certaines "affaires" , pour certains avocats.
Il y a aussi tout un pan de l'univers des media , celui notamment de la mode/beauté etc...Dans le même numéro de Libé, Elaine Sciolino, correspondante du New York Times à Paris, raconte : " au NY Times, les règles sont très strictes. On ne peut accepter un cadeau de plus de 25 dollars. Il y a deux semaines, Dior m' a envoyé un grand sac de cadeaux, je l'ai tout de suite renvoyé."... Qu'en pensent tous nos amis journalistes de tourisme, de mode, de beauté etc etc
Mais regardons aussi ailleurs car il ne faudrait pas mettre certains journalistes en cause et ne pas s'intéresser à d'autres métiers... : quid de tel gourou de la communication qui travaille simultanément pour des clients concurrents ou adversaires ? Quid de tel grand consultant de talent au carnet d'adresses exceptionnel qui en fait autant ? Ou de tel expert unanimement reconnu dans son domaine qui, dans son statut d'expert respecté , signe une tribune prônant telle réforme gouvernementale alors même que la société qu'il dirige est en charge de la communication de cette réforme ... Apparemment , en France, cela ne choque pas grand' monde. Il est vrai que ces "conflits" sont généralement connus des clients, qu'ils ont le droit de choisir et de ne pas s'adresser à cette personne là et qu'ils font semblants d'être convaincus par son discours sur la confidentialité et le fameux "chinese wall" etc ; à moins que ce soit justement pour cela (et/ou pou son carnet d'adresses !) que l'on s'adresse à elle ....!
Bref, Libération a encore quelques belles Unes en perspective...
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