Il y a parfois des personnes qui, discrètement, contribuent à modifier profondément le visage d'une profession , si ce n'est d'un pays. C'est le cas de Dominique Guéna qui, après une trentaine d'années de responsabilités croissantes à la tête des campagnes du Service d'Information du Gouvernement, a quitté hier ses fonctions "publiques" pour amorcer une "nouvelle vie professionnelle".
Car Dominique est celle qui, sous les multiples Directeurs successifs du SIG (des Missika, Basderef, Candiard etc jusquà Thierry Saussez aujourd'hui), a assuré le pilotage, la coordination, l'orientation des campagnes de communication externe des Ministères et entités assimilées. Certes, comme elle dit, elle a vécu, au rythme de chaque Directeur, à chaque foi dans une "entreprise différente". Et il y a eu des hauts et des bas. Mais, avec elle, on a vu naître les grandes campagnes sur la santé, la sécurité routière, le tabac, le SIDA et bien d'autres encore: d'après son propre calcul, elle en a vu passer un bon 300 !
Au fil des années aussi, elle est sans doute celle qui a vu défiler le plus d'agences de pub et de com, les voyant démarrer, se développer, fusionner, parfois disparaître, cherchant toujours à les écouter, les comprendre et à connaître quasi-individuellemlent leurs collaborateurs, souvent les aider dans leurs pérégrinations professionnelles, les voyant aussi passer d'une agence à l'autre.
Surtout, quand, dans les années 80 et 90, ont émergé les premières agences "corporate", elle a su sentir la nouveauté de leur concept et de leur apport , de leur professionnalisme. Et elle les a soutenues au moment où elles cherchaient à trouver une place aux côtés des agences et groupes de publicité "classiques". Elle a cru en elles, les a poussées chaque fois qu'elle constatait que leurs propositions avaient "du sens" même si elles n'avaient pas forcément, à ce moment là, la notoritété des plus grands.
En bref, sans Dominique Guéna, et ceux et celles qu'elle a formés auprès d'elle, le métier de la communication corporate et institutionnelle n'aurait peut-être pas pu se développer (c'est d'ailleurs une spécificité française qui tient peut-être au rôle et au poids de l'Etat et de la centralisation française) et il ne serait pas ce qu'il est aujourd'hui.
Pour cela, nous devons tous donner un immense coup de chapeau à Dominique et faire en sorte qu'elle réussisse dans son nouveau projet professionnel.
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