L'actualité relance le vieux problème bien français de l'indépendance des medias. Bien français car il ne se pose pas du tout dans les mêmes termes dans les autres grands pays démocratiques...
En ce qui concerne La Tribune et Les Echos, beau progrès quand-même que Mr Arnault ait admis qu'il ne pouvait contrôler les deux en même temps. Il est vrai que, dans ce cas, la Direction de la Concurrence aurait sans doute réagi ! Mais cela ne change rien au fond : de nombreux chroniqueurs font à juste titre remarquer (comme j'y ai d'ailleurs consacré plusieurs notes antérieures) que nous sommes le seul des grands pays où des "industriels", qui plus est cotés en Bourse et, pour certains , gros fournisseurs de l'Etat, peuvent contrôler des médias importants et traitant ou d'économie ou de la vie politique. Et notre liste est longue : TF1, Le Figaro, Europe 1, Le Point, le JDD, Paris Match, certains quotidiens de province etc et je ne parle évidemment pas de la presse TV, féminine ou spécialisée ! Ni de l'Etat et des chaînes publiques ! On me rétorque que, sans cela, nos medias seraient depuis longtemps tombés entre des mains "étrangères". Mais je ne vois pas que L'Express ou, jusqu'ici, les Echos en aient souffert dès lors qu' il s'agit de professionnels de la presse; et les autres pays s'en sortent bien ! Il reste vrai que la presse française vit sous des systèmes issus de la Libération qui pèsent lourdement sus sa gestion. Mais c'est alors au Gouvernement d'y mettre de l'ordre : mais qui osera créer la rupture et toucher à la Distribution, aux syndicats du Livre, de Journalistes, aux aides à la presse, à la niche fiscale des journalistes etc etc. Et je n'ai guère entendu non plus l'opposition soulever vraiment le sujet pendant les dernières campagnes !
Simultanément, le système du Monde est en train d'évoluer très fortement : pour la première fois, le Président du Directoire (du Groupe il est vrai car il y a aussi la Vie Catholique, la PQR, Le monde Diplo etc etc) n'est plus le Directeur du quotidien ; ce dernier, Eric Fottorino, a désormais la responsabilité intégrale du contenu. Une piste à suivre, tout comme la "charte" établie à Libé avec Rothschild ?
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