Les obligations de mise en garde sur les produits et/ou campagnes de publicité pour certains produits « dangereux » se multiplient… A la liste ci-dessus, on peut ajouter pour très bientôt le vin pour les femmes enceintes, les yoghourts pour… etc, etc.. Et, à ce rythme, on imposera aussi des mentions pour les automobiles puisque l’on n’ose pas interdire la vente de voitures roulant à plus de 130 à l’heure .
C’est là un débat de société majeur et complexe.
Dans un article récent du Figaro, Laurent Habib, président de EuroRSCG C & 0, à propos de l'énergie (il vient de gagner le gros paquet du budget EDF…) et un représentant de l’Union des Annonceurs s’en émeuvent vigoureusement. Leur réaction en résumé : l’Etat n’ a pas à se défausser sur le privé de ses responsabilités et faire payer par les annonceurs ce qu’il devrait dire lui-même…
Je comprends parfaitement l’inquiétude des annonceurs et le trouble de mes amis publicitaires : ces mentions légales ne facilitent pas la créativité ; et dire en même temps « achetez plus de mon produit » et « mon produit est dangereux » n’est pas évident ! En simplifiant, ou bien le produit est autorisé à la vente ou bien il ne l’est pas !
Mon sentiment est que ce débat est infiniment plus complexe. Cela fait des années que j’entends ma profession de communicant dire : « laissez-nous organiser nous-mêmes notre auto-contrôle plutôt que de légiférer ». Résultat : on n’a pas vu grand chose bouger ! Et la plupart des marques qui veulent se faire considérer comme « citoyennes » continuent à qui mieux mieux comme si de rien n’était, à part heureusement quelques brillantes exceptions.
On oublie aussi un peu vite que l’Amérique, « temple du libéralisme », a ,bien avant nous, amorcé les mentions « tabac » .
De plus, l’ensemble INPES + Ministère de la Santé + Assurance Maladie + Sécurité Routière (et j ‘en oublie sûrement) représentent de loin les plus gros budgets de communication publique nationale; on ne peut donc pas accuser l’Etat de ne pas faire son travail.
Certes, il y a un problème ! Mais, au lieu de râler, essayons vraiment d’ouvrir un débat "citoyen" serein et de trouver des solutions acceptables pour les entreprises et… pour les citoyens que nous sommes.
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