Etonnant hasard du calendrier : le jour même où la presse annonce que la pandémie diminue et qu'il n'y a plus vraiment de pandémie, je reçois la "convocation" à la vaccination ! Et elle est libellée éxactement comme celle de ma fille (voir mon blog antérieur) : on me dit que je peux y aller sans rendez-vous et on me donne l'adresse du centre ... sans plus ! La vérité est, je le sais, bien différente car, de fait, cela n'est ouvert qu'à partir de 16 heures...et aucune mention et aucun numéro de téléphone pour se renseigner ! Bref, j'imagine que plusieurs millions de personnes sont dans des cas similaires !
Cette affaire restera un cas de "mauvaise" école de crise et de communication et il est encore un peu tôt pour l'analyser. A ce stade, quand-même, deux remarques d'évidence :
> on ne peut pas vraiment reprocher au gouvernement et à Mme Bachelot d'avoir appliqué le "principe de précaution" et d'avoir cherché à éviter le pire à un moment où personne n'avait encore beaucoup d' éléments précis en main pour prendre des décisions "indiscutables". Et, évidemment, avec l'affaire de la "crise de la canicule" de l'été 2003 dans toutes les mémoires, personne ne peut sérieusement prétendre qu'il aurait pris des décisions très différentes à ce moment là ! Ici, le débat qui s'entame est majeur et complexe : c'est celui de la façon d'interpréter et de mettre en oeuvre le principe de précaution . Et cela dépasse de loin la dimension communication.
> en revanche, l'échec est évident à deux niveaux :
- en termes d'organisation , de méthode et d'information : voir déjà les premières lignes de cette note,
- en termes de communication . En la matière,quelques-uns des principes même de toute communication institutionnelle ont été "oubliés" :
+ une bonne "communication" doit être à double sens >> où a été le débat et le double sens ?
+ on ne peut réussir une communication (ou une réforme ou une action de changement) sans l'adhésion et l'appropriation par ses principaux "acteurs" >> cela renvoie au choix fait par rapport aux médecins libéraux.
+ la cohérence dans la durée est une règle essentielle >> on a beaucoup communiqué , en son temps, pour "installer" le concept de "médecin référant" et ...
+ l'une des difficultés majeures dans une stratégie de communication est de bien prendre en compte l'écart qui pourra éxister entre ce que l'on veut exprimer et la façon dont cela sera perçu par les différents publics.
Ce ne sont là que de premières réactions à chaud et le sujet fera encore couler beaucoup d'encre et de salive !
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