Je ne vais pas épiloguer sur le fond de l'affaire des stock options ; d'autres, bien plus autorisés , l'ont fait dès ce matin très tôt. Mais regardons les choses sous le prisme de la communication...
D'un côté voici donc une entreprise (et son Président, Daniel Bouton) qui , en quelque 18 mois, s'offre:
- l'affaire Kerviel,
- la crise,
- le procès du Sentier,
- le prêt apporté par l'Etat,
- la chute de son cours (tout comme tout le marché et les autres banques),
- le "rappel à l'ordre" la semaine dernière des autorités US pour non-coopération dans les déclarations sur le blanchiement d'argent,
- les milliards finalement assumés par le contribuable US et apportés à AIG qui en reverse une partie à la Société Générale notamment,
et j'en oublie sûrement !
De l'autre, voilà :
- une AG d'actionnaires qui, en mai 2008 (donc avant le plus profond de la crise) autorise le conseil d'administration à attribuer des stock options ,
- un conseil d'administration qui se réunit le 9 mars (il faut quand-même bien faire tout cela avant la prochaine AG qui risquerait de revenir en arrière !) et qui les distribue à un grand nombre de nouveaux bénéficiaires ou nouveaux promus, y compris un paquet de 70 000 à son Président,
- un conseil qui sait forcément compter : si le cours ne fait que "mécaniquement" remonter de 50% dans les 4 ans qui viennent (ce qui parait tout à fait plausible et n'aura pas grand chose à voir avec l'action des dirigeants), cela fait une plus value minimum de 1 000 000 millions d'euros pour Daniel Bouton,
- des responsables qui choisissent de faire publier cela le jour même de la grêve générale d'hier, qui plus est le jour où Madame Parisot refuse de s'occuper du problème ,
- les mêmes qui, face à la polémique soulevée, font immédiatement une annonce "trompre-l'oeil" de "soit-disant" recul qui consiste à prendre les journalistes et donc l'opinion pour des imbéciles....
Et, après tout cela, ils vont certainement se plaindre d'être des incompris !
Les bras m'en tombent !
J'avais pourtant le sentiment qu'il y a à la Société Générale une bonne équipe de communicants et, qui plus est, de brillants conseillers/consultants en communication ( d'ailleurs les mêmes que ... Total >> voir ma note récente !)... Alors je ne vois que quatre hypothèses :
1- ils ont fait une grave erreur de stratégie et pensaiennt que la grêve occulterait leur communiqué,
2- les communicants n'ont pas été mis au courant et cela pose alors un gros problème d'organisation et... de contrôle,
3- ils n'ont pas réussi à dissuader leur Direction générale et cela pose alors la question de leur rôle et de leur crédibilité !
4- ils savaient parfaitement ce qui se passerait et ont cherché la provocation ou le "coup de pub" ! Après tout, il y a eu une époque où le fameux Jacques Borel expliquait que plus on critiquait l'un de ses restaurants, plus il avait de monde le soir même....
Finalement, sur ces 4 scenarii, le quatrième est le moins désobligeant pour la com ! Avec les trois autres, au-delà des faits eux-mêmes, il y a un problème de ce côté là aussi ! J'aimerais comprendre....
Commentaires