Les récents développements de l'affaire TOTAL/Erika me laissent très mal à l'aise sous l'angle de la communication !
En gros, l'attitude de Total (qui a perdu le procès en première instance) consiste à dire : je considère que je ne suis pas "coupable" et donc je fais appel ; en attendant, je suis prêt à payer les quelques 190 millions auxquels je suis condamné à ceux qui le demanderont à condition qu'ils renoncent à demander plus ... lors de l'appel !
Sur le fond, je comprends tout à fait que Total fasse appel ; car il s'agit bien de savoir si le "locataire" du bâteau est réellement responsable au même titre que l'armateur ou que la société de contrôle technique du bâteau. C'est une vraie question et le jugement créera un précédent qui concerne toute la profession. Le jugement est également "exemplaire" dans la mesure où il reconnaît le principe du "préjudice écologique".
Mais, du côté de Total, je comprends ceci : je ne suis pas coupable mais, après tout, 190 millions, c'est "peanuts" par rapport à mes milliards de bénéfices., y compris ceux que le prix actuel du pétrole me fait gagner. Donc, c'est pas grave et je peux payer, surtout si cela me permet de ne pas payer encore plus plus tard ! Et, en plus, je me montre bon citoyen, ce qui est bon pour mon image !
Un tel raisonnement a, à mes yeux, quelquechose d'insultant pour le public par les temps qui courent au même titre que l'affichage successif des vacances de luxe pour certains ou la non-démission du Président de la Société Générale !
Si vraiment on parle d'image (et non plus de calcul financier cynique), je trouve cela plutôt confus et pas très glorieux. Pour moi, on est coupable ou on ne l'est pas....Et on peut parfaitement l'expliquer (voir ci-dessus). En l'occurence, on cherche le compromis douteux entre le point de vue des avocats et celui des communicants, comme c'est souvent en cas de crise. Et le résultat est cafouilleux, la pire des choses en communication de crise !
Commentaires