Je ne connais pas Renault de l'intérieur ni son Technocentre où se sont `produits les récents suicides dont la presse parle. Mais ce que j'en lis (pression exagérée vers les objectifs, stress, manque de "reconnaissance" etc etc) ne m'étonnent pas par rapport à ce que je vois monter dans de nombreuses institutions...
Je ne suis pas de ceux qui parlent de "violence des rapports dans l'entreprise". Mais je constate effectivement que, au fil des années, les collaborateurs - de tous niveaux et de toutes fonctions - vivent de plus en plus dans la peur.
Peur de quoi ? Peur de tout ce qui pourrait se passer : des licenciements bien sûr, mais ceci n'est qu'un élément de peur parmi bien d'autres ; peur de changer de chef ou de président ou de DG ou de..., peur de changer d' amis et collègues de bureau, peur de changer de bureau, peur des réorganisations, des audits, des "nouvelles tratégies" , peur de changer se système informatique etc etc. D'ailleurs, aujourd'hui, le terme à la mode est la "conduite du changement" !
Je rapproche cela d'un récent et trè bon article de Lionel Lévy dans Stratégies intitulé "la convivialité au travail, quel boulot !" (n° 1445 du 22 février). Et je suis bien convaincu que nous sommes là face à l'un des défis majeurs des entreprises, organisations et institutions de toute taille !
Plus le changement s'accélère, plus les gens ont besoin d'être rassuré, de comprendre, d'exprimer leurs inquiètudes, de canaliser peurs et angoisses. Plus on développe la communication électronique ( et même lorsque se dévelloperont plus et mieux les "blogs" internes), les conference calls par téléphone ou par visio etc, plus, c'est évident, il faudra recréer de la convivialité, du rapport humain et de la "reconnaissance".
La situation est d'autant plus complexe que, comme je l'ai déjà écrit, les dirigeants ont manifestement le sentiments qu'ils font ce qu'il faut : ils ont des journaux internes, des conventions internes, des newsletters, des entretiens de progrès, des DRH de plus en plus pro . Et pourtant ! Et pourtant, tout reste à faire, à recréer, à installer au coeur de tous les "process" de management. Du sacré pain sur la planche !
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