Le weblog de Philippe Heymann

FOOT A LILLE : DE PLUS EN PLUS, LES MEDIA DICTENT LEUR LOI AU SPORT !

Si j'ai bien compris, tous les organisateurs ( Fédération comprise)  du match de foot Lille-PSG de dimanche au nouveau grand stade de Lille voulaient, pour des raisons de sécurité,  en déplacer la date ; car cela tombait le même jour que la grande Braderie lilloise du premier week-end de septembre qui attire déjà à Lille ce jour là ... plusieurs millions de visiteurs !

Le refus de déplacer la date serait venu de Canal +, détenteur des droits TV, qui ne voulait pas modifier ses programmes et ... ses pub !

Certes, je comprends... un peu ! Mais, plus on avance, plus les media dictent leur loi au sport. Ce n'est pas complètement nouveau  et la cérémonie d'ouverture des Jeux de Londres nous a montré une nouvelle fois que l'on cherchait plus à séduire les téléspectateurs du monde entier que ceux présents dans le stade !

Je ne suis nullement un spécialiste du sport ou de "l'économie du sport". Mais, en tant que citoyen, il me semble que cela vaudra quand-même un jour une réflexion sur les limites à mettre à ce  système qui, là aussi,  s'emballe...

AFFAIRE RENAULT : QUAND MAURICE LEVY SE FAIT LUI-MÊME INTOXIQUER... !

L'histoire ne manquerait pas de sel si elle n'avait pas eu de  lourdes conséquences : si j'en crois un article de Libération de Samedi, Maurice Lévy, patron de Publicis, serait à l'origine de la "dénonciation" d'un cadre du marketing de Renault finalement réintégré et disculpé; un "informateur" lui aurait fait savoir que ce cadre était "corrompu" et il en a informé Renault... Certes, il ne connaissait pas son nom mais  seulement son prénom et ... sa fonction ! Voila donc  notre pape de la com qui se laisse lui-même intoxiquer sans vérification...

Selon l'article , une mauvaise langue raconterait que, en réalité, le grand Maurice aurait voulu se venger de ce cadre qui avait passé un contrat de com. digitale avec une autre société ( Fullsix) hors de son groupe. J'ai peine à croire que ce grand président puisse recourir à de tels procédés... !

BEATRICE DELEMASURE NOUS A QUITTÉS....

Une grande professionnelle de la communication est morte accidentellement la semaine dernière, fauchée par un chauffard sur un passage protégé en allant prendre son tram à la fin d'une journée de travail !

Rien ne destinait à priori Béatrice à la com. Après l'ENA, elle a, à ma connaissance, surtout opéré et gravi les échelons dans le corps des Douanes. Puis elle est arrivée à la Direction de le Communication des Ministères de Bercy ( le SIRCOM); c'est là que j'ai fait sa connaissance. Après quelques années bien remplies, elle avait ensuite  pris la direction de la com. du grand ministère du développement durable/Equipement/Logement/Ecologie ... qui a fréquemment changé de nom !

Auprès d'elle et de sa collaboratrice Clélia Morali ( depuis peu Dircom du Ministère de l'Education), je menais des missions de gestion des budgets des campagnes de com et de contrôle des coûts de ces campagnes....Je me souviens de réunions de pilotage  où, au milieu de 15 personnes aux avis divergents ( membres des Cabinets compris) qu'elle "écoutait" tous attentivement, sa voix tranquille s'élevait pour proposer la solution qui, toujours, répondait, aux besoins des "publics", les citoyens/contribuables/usagers. Tout était alors dit.....

Professionnellement et humainement, la communication publique perd une "grande dame" dont on se souviendra.

FRANCIS MER : "LIBERONS LE POTENTIEL HUMAIN DANS LES ENTREPRISES"...

Cette fois-ci, ce n'est plus un économiste ou un consultant qui le dit, c'est Francis Mer qui, avant d'être ministre, a eu une grande carrière d'industriel. Il consacre une très bonne tribune dans Le Monde daté du Mardi 7 août à ce thème et plaide " pour un management ouvert et moins autoritaire"....

J'ai déjà consacré plusieurs notes à cette idée selon laquelle notre problème français n'est pas forcément celui du coût proprement dit du travail mais plutôt celui d'une part du "positionnement" des entreprises, d'autre part de la motivation des salariés et donc du management.

Sur le premier point, Les Echos se penchent  actuellement chaque jour  sur une entreprise qui réussit tout en continuant à fabriquer en France ! Bravo et passionnant ! Il en existe donc !

Sur le second, le propos de Francis Mer est  net et précis  : "j'estime qu'une meilleure motivation des effectifs pourrait augmenter la productivité de notre main d'oeuvre de 25%"...Or la motivation, me semble-t-il, est essentiellement une affaire de communication manageriale, de communication interne et de management tout court...

Puisse-t-il être entendu et... écouté !

AVEC LES BANQUES DE DONNEES INTERNET, LES MARQUES ET LES COMMUNICANTS SCIENT LEUR PROPRE BRANCHE !

Très bon papier de Jean-Luc Letouzé, président de Communication & Entreprise, dans Les Echos d'hier, sous le titre "Achat de base de données sur internet : il faut cesser les dérives".

Il critique, à juste titre, les ventes de vrais-faux fans sur Facebook, de followers sur Twitter ou la rémunération d'internautes pour un clic. C'est, il a raison, une bien mauvaise pratique qui est en train de prendre de l'ampleur avec pour objectif de se "valoriser"... Or c'est  là de la fausse valorisation ! A terme, cela ne peut que mettre en cause - ce qui a déjà commencé - les réseaux sociaux ( ou au moins certains) ou la transparence de certains sites.

"Les publics sont aujourd'hui mieux informés, plus exigeants, dit-il; ils attendent davantage d'authenticité dans le discours des organisations pour y croire à nouveau. Le digital, notamment, nous offre cette opportunité. Ne la gâchons pas."

Espérons que son appel sera largement entendu malgré une parution un 3 août ! Car, aujourd'hui, les marques et les communicants qui recourent à ces pratiques sont bel et bien en train de scier leur propre branche !

POUR LE MANAGEMENT PAR LA PAUSE-CAFÉ....

C'est le titre d'un court point de vue du psychiatre Olivier Halleguen dans Les Echos d'aujourd'hui.... Et ce qu'il dit  rejoint bien des points que je développe régulièrement : " on prend des cours de management pour savoir que dire devant les gens qui vont mal, écrit-il , comme si l'empathie n'était pas suffisante..."

En termes plus  directs : on apprend aux managers des tas de "techniques" sur la façon de se comporter et de répondre vis à vis de leurs équipes alors que la première chose à faire est "tout simplement" de les écouter... Et il conclut : " Et si nous redécouvrions le temps à prendre les uns avec les autres, et si nous redécouvrions les échanges autour d'une tasse de café ? ".

C'est cela  aussi - et peut-être d'abord ! - la communication interne !

LA CEREMONIE D'OUVERTURE DES JEUX DE LONDRES MARQUE UN TOURNANT !

Ce n'est pas complètement nouveau mais..., jamais, à ma connaissance,  le procédé n'avait été poussé et systématisé aussi loin : le spectacle - magnifiquement réussi ! -  était infiniment plus conçu pour les téléspectateurs que pour ceux qui avaient payé leur billet pour être présents au stade.... Les Anglais nous en avaient d'ailleurs déjà donné un bel exemple avec les Fêtes du Jubilé de la Reine.

Pékin avait déjà été assez loin dans ce sens et , surtout, dans le grandiose. Mais, ici, le créateur a poussé les choses à leur extrême : nombre de séquences, faisant totalement partie du spectacle, étaient suivies infiniment mieux sur nos écrans que sur place : par exemple  le reportage de  la Reine dans ses appartements ( avant d'apparaître, quelques minutes plus tard, dans le stade); mais ceci était quasi permanent ! Et le téléspectateur, grâce aux gros plans (et aux explications)  voyait et comprenait infiniment mieux le contexte historique, le personnage, la situation que le spectateur assis dans le stade...Il fallait aussi beaucoup de courage et de talent pour faire vivre ainsi la révolution industrielle, ses cheminées, les ouvriers devenus des machines etc.

Certes, être dans le stade ce jour-là est porteur d'un autre symbole, d'une autre fierté. Et le défilé des délégations derrière leur drapeau est un beau spectacle indissociable de l'idéal olympique ; et celui-là est bien totalement "live"... Jusqu'à ce que quelqu'un invente, là aussi, une version encore plus télé-visuelle de ce  long ruban de sportifs !

Plus que jamais, dans l'avenir, cette cérémonie de Londres va inspirer tous ceux qui auront à concevoir un événement "live" sous les yeux du monde entier... : qui  va-t-on privilègier : les "quelques" spectateurs présents ou les téléspectateurs du monde entier ? Devinez la réponse !

LES ENJEUX DE L'ACCESSIBILITÉ

Communication Publique consacre sa dernière livraison ( n° 7 de juillet 2012) au thème "Les enjeux de l'accessibilité". Un travail très complet, introduit par Aude de Chavagnac et Pierre-Alain Douay, qui rassemble réflexions, points de cue et exemples concrets. Une somme sur un  sujet  qui prend une ampleur accrue avec l'allongement de la durée de vie.

Pour mémoire, les 7 grands principes de l'accessibilité : 

1- Utilisation par tous

2- Utilisation et espaces accessibles

3- Utilisation simple et intuitive

4- Utilisation flexible

5- Utilisation exigeant peu d'effort physique

6- Utilisation sécuritaire

7- Accès à l'information.

Un peu partout, la mise en oeuvre est bien lancée mais... il y a encore beaucoup à faire !

 

ET VOILA FRANCK LOUVRIER QUI REPREND LE JOB DE ...RICHARD ATTIAS !

Le business, la politique (et les amitiés !) ne manquent heureusement pas d'humour ! En devenant Président de Publicis Events, Franck Louvrier, l'homme presse et com. de Nicolas sarkozy, reprend le job qu'occupait Richard Attias, l'actuel mari de Cécilia Sarkozy, avant que  Maurice Lévy lui propose "délicatement" de quitter  ses fonctions " d'un commun accord" (voir mes blogs de l'époque sur ce sujet), pour les raisons que l'on connait  !

Il est vrai que Franck Louvrier a le profil et  la carrure de ce job et qu'il est un remarquable professionnel ; je n'ai jamais entendu la moindre critique le concernant sur ce point. D'autant que Publicis Events est régulièrement en charge de grands événements politico-business du type Davos , sommets divers etc.

J'imagine déjà le moment où Louvrier et Attias (qui a remonté un business de grands événements ), désormais "concurrents",  vont se retrouver faire en même temps anti-chambre pour aller soutenir des appels d'offres internationaux ! Et ne mêlons surtout pas les femmes à tout cela....

Ce faisant, Maurice Lévy, comme Bolloré et quelques autres qui en ont les moyens , reste paré des deux côtés ...: on parle de plus en plus de Jean-Yves Naouri pour lui succéder ; celui-ci, grand pro de la com aussi (il fut le premier patron de Publicis Consultants), fut, à l'époque, un pilier du cabinet de DSK au ministère des finances....

LE BIEN-ÊTRE AU TRAVAIL EST UN VRAI LEVIER DE CHANGEMENT DANS LES ORGANISATIONS

J'ai, à plusieurs reprises, parlé de la  très forte dégradation du climat interne dans les entreprises et les organisations, surtout dans celles de grande taille... La dernière livraison des Cahiers de la communication (n° 30 de juin 2012), édités par l'AFCI ( Association Française de Communication Interne) que préside Guillaume Aper, arrive donc à point nommé. Surtout, il élargit considérablement le champ de la communication interne "traditionnelle" pour traiter du "bien-être" au travail et de son rapport avec la performance des organisations.

Car on a encore trop souvent tendance à traiter de la communication interne au travers de ses outils et moyens  habituels : le journal d'entreprise, les news-letters, les conventions, la communication managériale, l'intranet et maintenant les réseaux sociaux d'entreprises etc.

En l'occurence, ce Cahier nous emmène beaucoup beaucoup plus loin. Des nombreuses et très passionnantes  contributions, j'en retiendrai ici deux :

• celle de Françoise Piet-Servant, rédactrice en chef des Cahiers, qui se penche notamment sur les facteurs qui influent sur le bien-être,

• et celle d'Hubert Landier, vice-président de Synergence, qui constate que " le management humain passe d'abord par la chasse aux irritants" : " l'accumulation d' irritants du quotidien peut créer les conditions du mal-être, du désengagement, voire des crises sociales", dit-il. Et il analyse les mécanismes de ces "irritants".

Quelques pistes pour avancer, évoquées par Françoise Piet-Servant :

- Placer le bien-être au travail au plus haut niveau de décision de l'entreprise,

- Mettre la communication interne au coeur de l'organisation,

- Donner la priorité à un management de proximité à l'écoute des équipes,

- Favoriser l'autonomie et l'initiative individuelle des équipes,

- Accorder la confiance aux équipes,

- Reconnaître le travail bien fait,

- Favoriser l'innovation et l'apprentissage collectif,

- Accroître la qualité des conditions de travail, l'ergonomie des postes,

- Développer et favoriser l'évolution professionnelle.

Combien d'organisations d'une certaine taille peuvent-elles  se prévaloir d'avoir vraiment bien avancé sur tous ces points ... ?