Assisté la semaine dernière, à la Cité des Sciences, à un colloque sur "l'avenir des débats publics", organisé par la Commission Nationale du Débat Public. Beaucoup de monde, ce qui est un signe positif et montre que de plus en plus de gens s'intéressent à ce sujet et s'y impliquent. Beau boulot déjà ! Et, surtout, très bon débat et très ouvert : la parole était librement donnée à ceux qui critiquent certains aspects des débats publics.
Ce que j'en retiens en résumé et rejoins certaines de mes conclusions lorsque, à plusieurs reprises, j'ai travaillé sur ces sujets :
- Personne ne conteste vraiment l'importance et l'utilité des débats publics et la nécessité de disposer d'une instance indépendante comme la CNDP. Qu'il s'agisse de débats locaux sur des infrastructures nouvelles ou, de plus en plus, des débats nationaux comme celui des Déchets Radioactifs. Le Débat public, malgré ses limites, fait émerger tous les problèmes et donne une vraie transparence aux sujets traités.
- Le débat public n'a de sens qu'à plusieurs conditions majeures :
+ qu'il ne se limite pas au "comment" (les tracés par exemple) et aborde impérativement la dimension "besoin" (a-t-on vraiment besoin de cette infrastructure nouvelle ? ),
+ que la décision des pouvoirs publics ne soit pas de fait "pré-déterminée" comme cela s'est passé pour le débat sur le contournement autoroutier de Bordeaux,
+ que la procédure intègre l'aspect "suites données" par le maître d'ouvrage, ce qui n'est pas parfaitement clair et précis aujourd'hui.
- Les élus locaux boudent encore ces types de débats car ils ont le sentiment que cela met en cause leur pouvoir et leur représentativité. C'est grandement dommage car tout le monde s'accorde à penser que c'est un grand progrès démocratique. Donc encore beaucoup de boulot dans ce domaine !
Rédigé par : Dorothee BENOIT BROWAEYS | 04 juillet 2007 à 15:18