Le weblog de Philippe Heymann

BUREAU VERITAS JOUE LES VIEILLERIES !

Bureau Véritas cherche de l'argent et des actionnaires. C'est leur droit ! Curieux hasard : ils partent en "campagne" juste le jour où on apprend que Wendel, qui était leur actionnaire "de référence" ,a pris 6% du capital de Saint-Gobain. Belle coordination !

Surtout, cette campagne, pourtant signée EuroRSCG C&0, est un summum de vieillerie car elle s'appuie sur le logo de la société; or celui-ci, même "rénové" il n'y a pas très longtemps, respire l'anachronisme. Et tous les textes à lire qui l'entourent ne me donnent guère envie ni d'apporter mon argent ni de faire contrôler la double coque de mon Erika !

La communication financière traverse une phase complexe. Certaines entreprises ont compris qu'il fallait délibérément la moderniser et qu'elle doit s'intégrer totalement à l'image globale, ce que fait de mieux en mieux la com de recrutement. D'autres sont encore très à la traîne. Est-ce parce que, bien souvent, elle est rattachée à la Direction financière et non à la Com ? Cela ne devrait pourtant pas empêcher d'avoir une vraie cohérence de communication !

A suivre de près...

PS : je ne doute cependant pas que Bureau Véritas collectera les capitaux dont il a besoin ! Cela autorise-t-il pour autant une telle tristesse ?

DEVARRIEUX, OHAYON, DRU...QUAND DE GRANDS PUBLICITAIRES S'INTERROGENT SUR L'ORGANISATION DE LEURS AGENCES...

J'ai eu, ces jours derniers, l'occasion d'entendre Benoît Devarrieux (le patron de la nouvelle agence H chez Bolloré) et de lire les propos d'Elie Ohayon (le patron de l'agence McCann) dans Les Echos de mardi 25. Et leurs propos rejoignent tout à fait ceux de Jean-Marie Dru dans son dernier livre...

Leur constat commun en synthèse : les besoins ont changé ; il faut maintenant avoir une approche beaucoup plus globale et "marque" et, comme dit Ohayon, il est urgent de réorganiser les agences en conséquence si cela n'est pas encore totalement fait : "cela fait des années que je me bats contre l'organisation séquentielle des agences. Nous devons être des " agrégateurs" de talents, accueillir d'autres profils....". Quant à Devarrieux, il explique que "désormais, dans sa nouvelle agence H...", cela fonctionne ainsi et que c'est une grande innovation...

Je partage totalement leur point de vue et ne peux que me féliciter de leurs propos. Ce qui me laisse perplexe, c'est que cela fait quelque 20 ans que les agences dites "corporate" se sont créées sur ce concept et le pratiquent à longueur d'année. On va finir par croire que les patrons du corporate seraient ou plus intelligents ou plus méthodiques ou plus clairvoyants ou plus gestionnaires que les purs publicitaires ! Je n'ose l'imaginer ...

BEIGBEDER, SEGUELA, LAMBERT, BROSSARD ET L'IMAGE DE LA PUB !

L'image de la pub dans le public est d'actualité ces jours ci : semaine de la pub, sortie du film 99F tiré de Beigbeder , débat dans Stratégies etc. La question : d'où vient donc cette image largement "caricaturale" ?

A mon sens, il n'y a pas à chercher trop loin face à ce genre de questions : de la profession elle-même ! Dans Stratégies, quelqu'un cite le bronzage de Jacques Séguela... Cela en fait partie mais il n'est pas le seul ! Les publicitaires qui passent à la télé sont le plus souvent ceux qui font de la com politique : il faut donc y ajouter au moins le bronzage de Thierry Saussez. Et puis le côté "people/Gala" d'un Lambert ! Et puis on me permettra d'avoir été perplexe, l'autre soir, chez Denisot, face à la dimension "gravure de mode", dents blanches et costume clair du président de l'AACC, Hervé Brossard (dont j'admire bien des talents) ; certes, il est plus agréable à contempler que la plupart des autres mais ne risquait-elle pas, une fois encore, de renforcer l'image "caricaturale"...?
Je comprends bien qu'ils sont déjà écartelés par leur ego et leur besoin de "starisation" auprès de leurs clients mais... l'avenir de la profession, ça doit compter aussi pour un patron "responsable"...

LES CINQ "DÉRAPAGES" DE MATTEL...

Incroyable mais vrai !
Mattel vient , après plusieurs mois, de présenter ses excuses "au peuple chinois" pour l' avoir abusivement accusé d'être la cause des défauts sur des millions de ses jouets et reconnait que, pour la plupart des cas, il s'agit "d"un défaut de conception" dont Mattel est responsable...
Saluons ce remarquable mea culpa, preuve d'un authentique sens des responsabilités ... même si, pour les Chinois, le mal est fait ! Regardez ce qui se passe sur ce sujet à Bruxelles, à l'OMC et dans le public qui aura retenu le "mal chinois" et peu entendu les excuses.

De tout cela, je retiens quand-même cinq "dérapages" difficilement pardonnables à Mattel :

1- ils ont attendu pour commencer à parler qu'une "class action" soit en cours alors que, manifestement, ils étaient au courant (ils avaient déjà rappelé des jouets ,en moins grande quantité, bien des semaines avant).

2- les contrôes qualité étaient largement défaillants.

3- plus grave encore maintenant, la conception Mattel est défaillante .

4- Mattel a à tort accusé les Chinois

5- Mattel ne pouvait pas ignorer, depuis quasi le début, que le problème venait largement de sa conception et non des Chinois. Dès lors, la société a adopté une stratégie de communication en vue de détourner l'attention; si tel est bien le cas, elle a sciemment menti et causé du tort. En terme d'éthique et de "responsabilité", c'est finalement le plus grave car on risque de ne plus pouvoir guère croire le moindre de ses propos quans quelque domaine que ce soit !

Autant les trois premiers dérapages sont du domaine du "mis-management", autant les deux derniers sont du domaine de la morale !

Un sacré cas de communication pour de futurs managers !

JACQUES MARTIN, CECILIA ET LES MAGAZINES !

Réponse du berger à la bergère ? Il y a quelques jours (mon blog du 14 septembre), je remarquais que France Inter (et d'autres !) traitait à juste titre de la mort du très populaire Jacques Martin mais sans même rappeler (même avec discrétion) qu'il était le père des deux filles de Cécilia Sarkozy.

Mais, ce coup ci, c'est un festival ! JM fait la couverture de Paris Match, Gala, Point de Vue et d'autres et chacun y va des photos montrant le couple JM/Cécilia de l'époque et même le couple JM/Cécilia en compagnie du couple Nicolas Sarkozy et son ex-femme. Point de vue va même jusqu'à mettre en couverture une photo de Jacques Martin et Cécilia du temps où ils étaient mariés ; espérons que le rédacteur en chef n'aura pas le même sort que notre ami Alain Génestar quand il était à Match ! Il est vrai que Point de Vue appartient au groupe de presse belge Roularta et que Roularta est un groupe de presse et n'est pas dépendant de certains contrats publics comme pouvait l'être le groupe Lagardère et EADS !

La leçon est peut-être aussi que la méthode des "amicales pressions" a ses limites et finit parfois aussi par déclencher le contraire !

DEVELOPPEMENT DURABLE : COMMUNIQUER + "AGIR "!

TBWA Non Profit, qu'anime Laurent Terrisse, vient de faire réaliser par Ifop-Planet Care une très intéressante enquête auprès de 1 200 consommateurs afin de "noter l'implication des plus grandes marques françaises dans le respect de l'environnement".

De ce que j'en lis dans un récent article de Véronique Richebois dans Les Echos, cela confirme tout à fait certains de mes commentires de ces derniers mois sur le sujet : certes, les marques ont évidemment intérêt à communiquer sur ce qu'elles font en développement durable et "valeur sociétale ajoutée" ; mais le message passe vraiment quand ce souci correspond au produit et/ou à des réalisations concrètes. Ainsi, Leclerc arrive en numéro 4 et en tête de la grande distribution car il a marqué les esprits en supprimant les sacs plastiques. Et Toyota arrive 20 places avant Citroen grâce à sa Prius propre !

Il reste que l'enquête met en valeur les "produits" supposés propres : Evian se classe numéro un , le public oubliant peut-être un peu vite que, à la différence de l'eau du robinet, ... les bouteilles en plastique sont fabriquées, transportées d'un bout de l'Europe ou du monde à l'autre , jetées etc !

En tout état de cause, même le numéro un n'atteint que la note de 6,9 sur 10 ! Encore du boulot certes pour les communicants mais surtout d'abord pour les entreprises auxquelles il incombe d'AGIR !

MANPOWER OU ENCORE UNE PUB... POUR RIEN !

Manpower est en campagne ! Avec un bon thème : "Agissons pour que chacun ait accès à l'emploi". Malheureusement, cela est suivi de longs discours "pétitions de principes", genre "engagements sociétaux" qui ne reposent , dans le texte développé, sur aucun fait concret. Cela me fait un peu penser à certaines pub antérieures de McDo et l'obésité ; McDo a maintenant rectifié le tir et avance des vraies réalisations.

Cette pub de Manpower est pour moi le type même de pub sans intérêt , illisible et surtout non crédible (même si c'est vrai !) car non "démontré" ou "illustré". Donc... une pub pour rien !

Attendons la prochaine campagne !

AU BONHEUR DES SALARIÉS....

Le Monde ,daté de Dimanche 16/Lundi 17 septembre, consacre, sous la signature de Jean-Michel Dumay, une très intéressante chronique de page 2 au thème "Investir dans le bonheur des salariés".
Il y rappelle le désamour des salariés à l'agard de leur entreprise et la déception des jeunes entrants à mesure que les mois passent. Et il termine en écrivant que "les Français travaillant en France dans des filiales de groupes étrangers manifesteraient plus d'optimisme et de satisfaction que ceux travaillant dans des groupes français."
Certes, on ne peut pas généraliser mais je lisais aussi ces jours derniers un article racontant que les DRH se préoccupent de plus en plus du "bien-être" de leurs salatriés !

Au risque de me répéter, on est bien face à un problème majeur qui est l'un des facteurs clés de notre compétitivité. Il est intéressant évidemment d'organiser une meilleure répartition de la richesse d'une entreprise et d'éviter les abus (sur stock-options, indemnités de départ etc). Mais cela ne suffit en rien si, simultanément, on ne travaille pas sur le facteur "considération". C'est bien que les DRH proposent des tas de choses nouvelles mais... la considération ne se décrète pas ! C'est toute la culture de management qui est à revoir, à commencer par celle de bien des Présidents, et cela prendra malheureusement du temps !
On a trop cru que ,en mettant en place les certes indispensables outils que sont les journaux internes, intranets, conventions diverses etc, on résolvait le problème de la "communication interne". Il fallait certes en passer par là mais... ils ne servent à rien si au jour le jour les pratiques vont dans l'autre sens !

Les Dircom feraient bien de se saisir vite du sujet. Le fameux balancier de la com. interne est dèjà actuellement en train de revenir vers les DRH ; je vois même des entreprises nommer des Directeurs "en charge du changement". Le risque est que cet objectif majeur de "considération" se retrouve une fois de plus éclaté et qu'il passe au second plan. Puissent les Présidents et DG venir vite à son secours !

LA MORT DE JACQUES MARTIN, FRANCE-INTER ET ...CECILIA !

France-Inter respecte vraiment strictement la vie privée et on ne saurait s'en plaindre... Mais enfin quand-même ! ... Ce matin, le Journal de 8h ouvre sur la disparition de Jacques Martin et développe ensuite largement sa carrière d'animateur TV et Radio particulièrement populaire. Bien. Mais... pas un mot au moins pour rappeler qu'il est le père des deux filles de Cécilia !
Or, dans la suite du Journal, on traite longuement aussi du voyage du Président en Hongrie et on ne se gêne pas, à coup d'interview et reportage, pour parler de son origine hongroise et de son village natal. Pourtant... le ton semblait encore assez libre ces jours derniers sur France-Inter !

Je ne sais pas comment les autres media TV et Radios ont traité, eux, le sujet. Ceci viendrait cependant confirmer ce que certains racontent : la chappe se fait de plus en plus pesante sur les medias et ceux-ci vont à grande vitesse vers l'auto-censure comme cela a pu se passer sous d'autres Présidences qui ne prétendaient nullement à l'ouverture. Certains journalistes n'y comprennent d'ailleurs plus rien : entre un Président qui, dans l'avion, vient leur faire ses confidences sans restrictions et un Président qui les réprimande ensuite , même quand ils ne le citent pas !

TROP DE COM PUBLIQUE POUR LAURENT WAUQUIEZ !

Le très précieux blog spécialisé communication publique relève à juste titre l'article de 20 Minutes qui reprend les propos de Laurent Wauquiez sur les communicants publics. Il déclare que les Ministères communiquent trop ! Et , à titre d'exemple, il indique que l'Education nationale compte quelque 600 équivalents plein temps en communication...
Je suis un peu stupéfait par une telle démagogie qui recouvre une analyse bien inquiétante . Quatre remarques seulement car on pourrait en écrire des tonnes sur le sujet :

1- le Président de la Républque fonde une bonne partie de sa stratégie sur la "communication permanente". La seule façon que cela ne reste pas "de belles paroles", c'est qu'ensuite les Ministères et autres institutions publiques communiquent fortement sur les mesures, réformes etc

2- toute réforme, aujourd'hui, - qui plus est de société - suppose que l'on prépare l'opinion et l'accompagne dans le changement. Et plus on veut multiplier les réformes "de structure" , plus il faudra communiquer sur elles.

3- l'Etat est encore balbutiant dans sa communication interne, ce que les entreprises appellent "la communication de changement" ; les seules premières actions engagées ( modernisation de l'Etat, fonction publique, fusion à Bercy etc etc) supposent une communication solide et difficile vers ... les fonctionnaires eux-mêmes et les usagers. Rappelons-nous l'échec de la précédente tentative de réorganisation du MINEFI car, notamment, on avait claironné et "décidé" avant d'avoir convaincu !

4- l'exemple de l'Education nationale est bien mal choisi; car 600 personnes qui communiquent chez le mammouth, quand il faut communiquer à la fois vers les enseignants, les élèves, les prof, les entreprises, l'environnement institutionnel etc, c'est... rien ! Si on considère qu'il devrait déjà y en avoir 3 ou 4 par Rectorats + un tiers temps minimum par établissement scolaire + 2 personnes mini par Faculté etc etc, les 600 sont vite dépassés. Or le besoin est criant !

Pour un porte-parole... Sans commentaire supplémentaire !